(Mise à jour le 10 janvier 2023 à 13:33)
Pour construire l’égalité entre les femmes et les hommes, il faut combattre la précarité, lutter pour l’égalité salariale ainsi que contre toutes les violences, qu’elles soient sexistes ou sexuelles, dans la famille et dans la société et protéger les femmes victimes de toutes formes de violence. Les violences sexistes et sexuelles ne s’arrêtent pas avec l’âge. Les femmes âgées sont les victimes bien souvent oubliées des violences conjugales et sociétales. Les femmes âgées cumulent des fragilités : elles sont bien souvent plus pauvres, plus isolées que pendant leur activité. Beaucoup ont des petites retraites ou perçoivent le minimum vieillesse : elles sont donc très dépendantes de leur conjoint qui touche bien souvent une meilleure retraite.(Cliquez sur l’image pour afficher le bulletin de janvier, effectuez un clic droit pour le télécharger sur votre ordinateur.)
Les réformes successives des retraites de 1993 à nos jours ont amplifié le phénomène de pauvreté chez les femmes retraitées. En moyenne, les pensions de droit direct sont inférieures de 40 % pour les femmes par rapport aux hommes, 56 % des femmes sont allocataires du minimum vieillesse et deux fois plus de femmes attendent 65 ou 66 ou 67 ans pour pouvoir liquider leur retraite du fait de leurs carrières incomplètes.
S’ajoute en fin de vie la fragilité physique et mentale, les violences peuvent être sous estimées par l’entourage ou excusées par la sénilité ou la maladie, en 2020 ; l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple a recensé 125 homicides conjugaux : celles âgées de plus de 70 ans représentent une part non négligeable, 23 %. Dans notre société patriarcale où les soins de la famille sont généralement attribués aux femmes, il paraît plus normal à une femme de s’occuper de son conjoint malade que le contraire. Le rôle d’aidant, qui est un investissement très dur, est donc perçu plus difficile pour les hommes : si c’est la femme qui se trouve en position de dépendance, le mari, astreint à donner des soins, peut profiter de ce pouvoir pour accroître son emprise. La prévention est essentielle : il faut que les salarié.e.s qui interviennent auprès des personnes âgées bénéficient de formation concernant les violences pour les repérer et connaître les procédures, les contacts de structures… pour aider les victimes. Il est plus que temps de briser cette spirale infernale.
On mesure là l’importance de l’engagement des femmes dans le syndicalisme et celui des retraitées pour vivre dignement. Les sacrifices, ça suffit ! les femmes retraitées ne peuvent plus vivre petitement. Il nous faut engager le débat pour la défense des pensions de réversion, tout en posant la question de l’élargissement de ce droit et en proposant une réparation de la perte subie par les femmes retraitées sur leur pension du fait de l’inégalité salariale. D’où la nécessité d’un collectif femmes mixité dans nos syndicats comme dans notre USR et de porter dans chaque action, chaque lutte, cette exigence afin de faire entendre nos revendications au patronat et au gouvernement. Notre collectif femmes mixité participe également au collectif national de l’UCR et au collectif national de la CGT. Une rencontre avec la cellule de veille va se concrétiser dans le 1er trimestre 2023. Une sensibilisation aux membres de notre commission exécutive a lieu le 12 janvier, en collaboration avec le secteur formation de notre Union Départementale, sur les violences sexuelles et sexistes dans la société et dans la CGT autour de nos propositions, nos actions.