Des services publics partout pour toutes et tous

bulletin janvier 2023 Les transports publics, les routes, la fourniture d’énergie, d’eau, l’éducation, la culture et la recherche, la protection de la santé, la production de médicaments, l’accueil de la petite enfance, la protection civile contre les accidents et les incendies, la justice et la sécurité publique, le service des retraites et de l’indemnisation du chômage, les communications, le logement, l’aide aux personnes dépendantes, les services funéraires, le traitement des déchets… sont des services que tout le monde considère comme indispensables pour une vie digne.

Ils sont l’enjeu d’une bataille constante entre les progressistes et les défenseurs de la propriété privée,
dont Macron est un promoteur persévérant.

Les progressistes, dont la CGT en première ligne, considèrent qu’il s’agit de services publics. Lorsque notre pays a connu de grandes avancées sociales, d’authentiques services publics ont été créés. Ce fut d’abord l’éducation avec la création de l’école publique laïque et obligatoire, puis la santé avec l’hôpital public au début de la 3ème République, enfin avec la sécurité sociale, le système de retraite par répartition et d’indemnisation du chômage, basés sur la cotisation salariale à la libération en 1945.

Durant le Front populaire, puis en 1945, les nationalisations ont permis de créer de grandes entreprises publiques de transport, la SNCF, de l’énergie avec EDF et GDF, puis les offices HLM publics. En 1981, elles ont été complétées par la nationalisation de Rhône Poulenc dans les domaines de la chimie et du médicament. Malheureusement ce n’était que provisoire.

La vision dite « libérale » est tout autre.

Elle est résumée dans la constitution de la communauté européenne rejetée par le peuple français mais entérinée par le traité de Lisbonne signé par Sarkozy. Les services comme le reste de l’économie doivent être soumis à la «  concurrence libre et non faussée  ». Ils peuvent être assurés par des entreprises privées, si nécessaire, dans le cadre de délégation de service public.

Quand on est riche, les services publics sont inutiles. Pour l’éducation, on compte sur les écoles privées, pour la santé sur des établissements de soins privés. L’approvisionnement en énergie, en eau etc. n’est pas un problème ; enfin pour se déplacer, les avions privés, les yachts, etc. suffisent. Par contre quand on est pauvre, comme le sont trop souvent les retraité.e.s, ils sont le dernier recours.

Depuis longtemps, les gouvernements français ont pratiqué l’allègement fiscal pour les grandes entreprises et pour les classes les plus aisées, ils ont ainsi creusé les déficits budgétaires qu’ils ont expliqués par un «  excès » de dépenses sociales, dans les domaines régaliens comme la justice et la sécurité, l’éducation, la santé. Ils ont réduit les budgets, les effectifs et bloqué les salaires.

De grandes entreprises publiques ont déjà été privatisées, comme la poste et les télécommunications (ex. PTT), Gaz de France et le réseau d’autoroutes ou sont en cours de privatisation comme EDF, la SNCF, la RATP. Ces « réformes » s’accompagnent de fermetures de guichets sous prétexte de l’existence d’accès à l’internet ; or 8 millions de Français.e.s, en grande partie retraité.e.s, n’y ont pas accès.

Le système de sécurité sociale, avec ses volets santé, famille, retraite et chômage, est actuellement violemment attaqué avec les lois sur l’indemnisation du chômage, sur le revenu de solidarité active (RSA) et le projet de réforme des retraites.

L’exécutif de droite, récemment élu à la tête du Val-de-Marne, relaie cette politique. Il conditionne le versement du RSA à l’accomplissement d’un travail forcé. Il ferme l’école départementale de puériculture alors que 2 000 lits sur 5 000 dans les crèches départementales sont actuellement inutilisés faute de personnel qualifié.

Cette politique a aussi pour but d’ouvrir d’autres sources de profits au grand capital.

Dans la santé et les soins à la personne, les investissements privés peuvent être extrêmement rentables, au prix de méthodes de gestion, comme celles utilisées par ORPEA dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Sous prétexte d’ouvrir le secteur de l’électricité à la concurrence, l’État, par la loi dite « nouvelle organisation du marché de l’électricité » (NOME) a obligé EDF en 2010 à céder à bas prix 30 % de la production de ses centrales nucléaires à ses concurrents privés. Avec les gains, ceux-ci n’ont pas développé de nouvelles capacités de production, ils se sont enrichis. Les tarifs de l’électricité se sont envolés.

Les attaques contre le système de santé font le bonheur des mutuelles qui pour beaucoup, dissimulent des majors de l’assurance.

La réforme des retraites va profiter aux fonds de pension internationaux qui promeuvent la retraite par capitalisation.

Face à ces régressions en coordination avec les actifs, les retraités CGT mènent des luttes pour maintenir des services publics accessibles pour tous. Cela veut dire présents sur tout le territoire national, à des tarifs réduits et égaux pour tous.

Notre lutte doit être offensive pour reconquérir d’authentiques services publics et en créer de nouveaux.

Comme ceux de l’eau, du médicament, de la sécurité sociale emploi – formation, de la gestion du 3ème âge, du logement… Nous devons travailler à leur gestion démocratique avec la participation des salariés et des citoyens.