(Mise à jour le 21 août 2024 à 11:45)
La Loi du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale a été imposée à coup de 49-3. Ce budget n’a donc pas été voté par le parlement mais imposé par Emmanuel Macron et son gouvernement après un simulacre de concertation au sein des Assemblées. Le déficit prévu ces prochaines années permettrait de justifier une nouvelle réforme « pour sauver nos retraites ». Mensonge ! Car ce déficit annoncé est très faible et ne justifie en rien les mesures imposées. D’autant que Macron, oubliant son premier argument, annonce que « la réforme des retraites doit servir à financer la transition écologique, l’école et la santé ». Nous savons qu’il n’en sera rien et que c’est l’ensemble du budget de la Nation qui est offert progressivement à la finance au détriment de la réponse à nos besoins. Mais une telle annonce permet de renvoyer dos à dos les générations, de casser les solidarités et éviter ainsi qu’apparaissent clairement les objectifs du président des riches. Les seuls budgets qui flambent sont le remboursement de la dette aux marchés financiers et le budget de la défense à la demande de l’OTAN. La protection sociale est en réalité considérée comme une variable d’ajustement qui, contrainte dans ses dépenses, permettra d’honorer l’engagement pris par Macron en juillet 2022 de respecter le Programme de stabilité européen. Les administrations de Sécurité sociale devront devenir excédentaires de plus de 30 milliards, pour permettre de revenir sous les 3 % de déficit (2,9 % en 2027) au sens de Maastricht. (Cliquez sur l’image pour afficher le bulletin de janvier, effectuez un clic droit pour le télécharger sur votre ordinateur.)
Le budget de la branche maladie de Sécurité sociale : une baisse historique
Depuis 20 ans, de réformes et de coupes budgétaires, les gouvernements ont créé une crise sanitaire majeure. Loin de résoudre les carences de plus en plus évidentes, les décisions prises par le gouvernement vont l’aggraver. Ce budget 2023 prévoit, hors Covid, une hausse des dépenses de 3,7 % en dessous de l’inflation prévue à 4,3 % (même réévaluée à 6 % par la Banque de France). C’est donc une baisse des prestations santé. C’est un accès aux soins de plus en plus difficile, un tri des patients jusqu’à l’inhumain, une prise en charge de qualité dégradée. Les médecins eux-mêmes dénoncent cette politique.
La branche autonomie : gravement sous-financée
La 5ème branche perte d’autonomie a été créée comme cheval de Troie pour casser la Sécurité sociale et la solidarité qui l’a constituée : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Fiscalisée, elle est même confiée à un organisme extérieur (CNSA – Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie). La CGT demande que cette branche soit intégrée à la branche maladie de la Sécu comme une solidarité comme les autres. Le budget autonomie 2023 augmente de 5,4 %, à des années lumières des besoins. La CGT exige, par exemple, 200 000 embauches en EHPAD quand 3 000 sont prévues en 2023. L’actualité récente qui a mis en évidence la maltraitance institutionnelle n’a même pas ébranlé le gouvernement.
La branche retraite : la poursuite de la baisse des pensions
Les pensions nettes (y compris les complémentaires) ont baissé de près de 15 % en 15 ans par rapport au salaire moyen Grâce aux mobilisations de 2022, les pensions ont été revalorisées par anticipation de 4 % en 2022, puis 1 % pour 2023, 5,12 % pour l’Agirc-Arrco. Quel mépris !Ce rattrapage reste au-dessous de l’inflation. La CGT exige un rattrapage de 300 € pour tous !