Le régime spécial de retraite des agents des industries électrique et gazière, une « charge » pour la sécurité sociale ?
Contrairement aux affirmations du président de la République et du gouvernement, les régimes spéciaux ne sont pas une charge pour le régime général de la sécurité sociale, mais bien la reconnaissance du droit à la retraite des salarié.e.s, prenant en compte la pénibilité de leurs métiers.
Voilà ce qu’en dit Sébastien Menesplier, le secrétaire général de la Fédération nationale mines-énergie CGT.
« Le régime spécial de retraite des agents des industries électrique et gazière (IEG) concerne 140 000 agents en activité et 137 000 agents en inactivité de service (pensionnés) issus de 160 entreprises regroupées dans une branche professionnelle. Le régime spécial de retraite des agents des IEG est adossé au régime général. L’âge légal de départ est à partir de 62 ans, ou avant en fonction de certains critères précis. Il est équilibré, pérenne et contribue à la solidarité des autres régimes, dont le régime général. Un agent cotise environ 13 %, quand un salarié du privé cotise 10 %. Les employeurs cotisent 38 %, quand un employeur du privé cotise 29,70 %. Le régime spécial de retraite des agents des IEG est vertueux. C’est un régime exemplaire, je le qualifierais de « pionnier ». Le régime spécial de retraite, et tout ce qui y est attaché (pénibilité, carrière longue), est statutaire. En moyenne, les agents partent à la retraite à 60 ans et cet âge moyen augmente chaque année : 23 % partent cinq ans avant l’âge légal, soit à 57 ans car ils ont une reconnaissance de la pénibilité totale (travail de nuit, expositions dangereuses…).
Ces mêmes agents d’astreinte dépannent et exercent le service public 24 h / 24 h et 7 j / 7 j ; 55 % des IEG partent à partir de l’âge légal, soit 62 ans et plus. Les autres agents ont une reconnaissance de la pénibilité qui varie, suivant les métiers, de 10 à 50 %. Depuis 2009, et la réforme Fillon, les bonifications pour les services actifs ont évolué, et cela retarde d’autant les départs anticipés. Le calcul des pensions pour le régime spécial de retraite est basé sur le salaire des six derniers mois. Contrairement au droit privé et comme pour la fonction publique, les primes ne sont pas prises en compte pour le calcul de la pension. »