ILS NE SONT PAS TOMBÉS EN VAIN, LEUR SACRIFICE A OUVERT LA VOIE
AU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
Le 22 octobre 1941, en Bretagne, à Châteaubriant, à Nantes et au Mont-Valérien, près de Paris, les Allemands exécutent 48 militants. Deux jours plus tard, 50 internés sont passés par les armes au camp de Souge, près de Bordeaux.
C’est en cette fin du mois d’octobre 1941, en représailles à l’exécution du lieutenant-colonel Holtz, chef de la Kommandantur, à Nantes, que les Allemands décidèrent de mettre en place ce qu’ils nommaient « la politique des otages ».
La décision est prise de fusiller 100 otages, 50 immédiatement et 50 autres si les auteurs de l’attentat ne sont pas découverts dans les 48 heures. Le ministre de l’Intérieur Pucheu intervient alors pour « obtenir des Allemands qu’ils choisissent de préférence des militants communistes avérés ».
C’est pour répondre à ces ordres, que les services du ministère de l’Intérieur du gouvernement de collaboration soumettent une liste de 61 noms. Ces prisonniers devenus des « otages » étaient communistes et pour nombre d’entre eux, des militants de la CGT. Ce choix fut expliqué « pour éviter de laisser fusiller 50 bons Français » selon les propos de ce sinistre Ministre.
Ils étaient des ouvriers, des intellectuels, des étudiants, des élus du peuple. Le plus âgé avait 58 ans, son nom était Titus Bartoli. Ce camarade, né en Corse, était militant du syndicat de l’Enseignement et secrétaire communiste de Digoin.
Guy Môquet, le plus jeune, avait à peine 17 ans. Il n’était pas dans les listes de Pucheu, ce sont les Allemands qui l’ont ajouté en fonction de leur propre politique de terreur.
Les noms de ces hommes ont été portés sur une liste par le général Otto von Stülpnagel avec la complicité du régime de Vichy et de son ministre de l’Intérieur, Pierre Pucheu.
Ce qui unissait ces hommes, c’était l’idéal d’une société plus juste, plus humaine, une aspiration à vivre en homme libre, débarrassé de toutes les oppressions et les discriminations mais aussi un amour pour une France, celle des Lumières, de la tolérance et du vivre ensemble. C’est à cet esprit de résistance que ces 27 ont donné corps, car tous étaient des résistants de la première heure.
Ils étaient par leur engagement porteurs d’une visée de transformation sociale. Châteaubriant fut une rude épreuve pour la CGT. Parmi eux se trouvaient des grands dirigeants de notre organisation, des premiers responsables de fédérations à l’exemple de Jean Grandel des PTT, de Désiré Granet du Papier-Carton, de Charles Michels des Cuirs et Peaux, de Jean Poulmarch des Produits chimiques, de Jean-Pierre Timbaud des métaux ou de Jules Vercruysse du Textile.
Les forces d’occupation allemandes et leurs complices français souhaitaient par ces tueries, empêcher que se développe la résistance et tuer tout espoir. Ils voulaient dominer par la peur.
Source : fédération CGT des services publics