(Mise à jour le 20 août 2024 à 22:18)
Sexisme et misogynie font partie intégrante de la Macronie. Depuis 2017, de multiples exemples ont montré que les hommes du Président savent mieux faire. Le summum a été atteint hier matin avec l’intrusion du Premier Ministre sur un plateau télé, pour prendre la parole à la place de la tête de liste Renaissance aux élections européennes. Invitée du grand oral organisé à la Maison de la Radio et diffusé sur franceinfo, radio et télé, Valérie Hayer s’est vue privée de parole par son chef, qui a saisi le micro sans vergogne. Il s’est impunément accaparé son temps de parole. Mais on est où là !?!
Gabriel Attal fait comme chez lui à la Maison de la Radio. En direct sur franceinfo quelques minutes plus tôt, il déambule d’un studio à l’autre pour diffuser sa bonne parole. Car lui, il sait ce qu’il faut dire aux électeurs, contrairement à sa candidate. Cette séquence de mansplaining décomplexé est scandaleuse à plusieurs égards.
Elle donne une image passéiste et insultante de la femme en politique. Gabriel Attal agit en homme de pouvoir qui considère les femmes politiques comme des potiches. Pour lui, elles sont incapables de faire campagne, de gagner une élection, donc d’exister en politique.
Elle démontre la vision passéiste qu’a un Premier Ministre sur l’Audiovisuel Public, où il se permet de prendre l’antenne sans qu’il y soit convié. Même Charles de Gaulle ou Alain Peyrefitte ne faisaient pas ça du temps de l’ORTF ! Cette situation rend encore plus détestable le projet de fusion de l’Audiovisuel public que veut faire voter ce
gouvernement. Les médias publics ne sont pas les organes officiels du gouvernement. Si Attal veut agir comme Poutine, il s’est trompé de pays.
Par ailleurs, on attend la réaction de la direction de l’information de FTV sur la prise de parole sauvage d’un homme politique au cours d’une émission diffusée sur ses antennes. Comment peut-elle rester silencieuse après une telle intrusion ! Après l’organisation de l’injustifiable débat bipolaire entre Attal et Bardella la semaine dernière, elle continue dans sa vassalisation devant le gouvernement. Sur injonction du Premier Ministre, elle avait fait du président du RN l’opposant numéro 1 du gouvernement. Cette direction ignore-t-elle qu’il y a plus de deux candidats dans les élections européennes ?
La CGT dénonce ces pratiques insolente et dégradante. En France, le Premier Ministre n’a aucun passe-droit pour intervenir dans les médias, publics ou privés. Ça paraît incroyable de devoir le spécifier en 2024.