Cet appel de 201 personnalités est publié conjointement par l’Humanité et Médiapart. Il vise à rassembler toutes celles et tous ceux qui, dans leur grande diversité, considèrent que la loi immigration constitue un danger pour notre République, aux antipodes des principes de solidarité, de liberté, d’égalité et de fraternité.
Dénonçant les marchands de haine et les mécaniques de division sans fin de notre société, la pluralité des signataires de l’appel vise à faire primer l’essentiel : le rassemblement et la solidarité.
Parmi les signataires du texte,
- Thierry Beaudet, président du Conseil économique social et environnemental (CESE) ;
- Jacques Toubon, ancien ministre de Jacques Chirac et ex-défenseur des droits de 2014 à 2020 ;
- Fabien Roussel, secrétaire national du PCF ;
- Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise ;
- Marine Tondelier (Les Écologistes) ;
- Olivier Faure (PS) ;
- Benjamin Saint-Huile (Liot) ;
- Cécile Rilhac, députée apparentée Renaissance.
- Les dirigeant·e·s des principales organisations syndicales :
- Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ;
- Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT ;
- Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA ;
- Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-porte-paroles de Solidaires ;
- Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.
- Les dirigeant·e·s des principales associations d’accueil et de lutte contre la pauvreté :
- Henry Masson, président de la Cimade ;
- Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde ;
- Antoine Sueur, président d’Emmaüs France ;
- Véronique Devise, présidente du Secours Catholique ;
- Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile.
- Les responsables des associations de lutte pour les libertés et contre le racisme :
- Ligue des Droits de l’homme ;
- Syndicat de la magistrature ;
- Syndicat des avocats de France ;
- SOS Racisme ;
- Farid Bennaï, porte-parole du Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) ;
- Toumi Djaïdja, co-initiateur et symbole de la Marche pour l’égalité de 1983.
- Les dirigeant·e·s des organisations de l’économie sociale et solidaire :
- la Fédération nationale de la Mutualité française ;
- l’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (UNIOPSS).
Marchons pour la liberté, l’égalité, la fraternité
Dans notre diversité d’idées, d’engagements, de professions, nous exprimons notre grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration ». C’est un tournant dangereux dans l’histoire de notre République.
D’abord parce que cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration.
Ensuite, parce qu’elle a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale ». Elle torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé… Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés.
Victor Hugo écrivait : « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. »
Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. Le dimanche 21 janvier nous appelons à manifester dans notre diversité notre attachement à la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité. »